Une semaine s’était écoulée depuis qu’elle était venue au magasin et que je lui avais tout avoué. Une semaine interminable sans pouvoir ni la voir, ni lui parler. Son image me hantait et je rêvais d’elle chaque nuit. Son air gêné, sa surprise quand je lui avais dit à quel point elle me plaisait. Cependant, je ne regrettais absolument pas ma révélation, en quoi cela m’aurait-il avantagé de tourner autour du pot ? Mieux valait cracher le morceau de suite. Qui plus est, je n’étais pas du genre timide, bien au contraire, j’ai toujours été une personne très franche quitte à choquer. L’avais-je choqué ? Comment avait-elle pris ma démarche ? Etait-elle flattée ou bien en colère ? Tant de questions tournaient en boucle dans ma tête et j’en venais même à me torturer l’esprit pour cette femme que je ne connaissais pas.
Le réveil me ramena à la dure réalité de la vie, me rappelant mon action de la veille et que, de ce fait, je devais me préparer en quatrième vitesse. Perturbée de n’avoir aucune nouvelle de Chiara – en même temps pourquoi m’en aurait-elle donné – j’avais pris l’initiative de lui envoyé une rose rouge accompagnée d’un petit mot sur lequel je l’invitais à prendre un café en ma compagnie. J’espérais qu’elle accepte sans pour autant me bercer d’illusions, je préférais rester réaliste. Après tout, rien ne me disait qu’elle aimait les femmes ou même que je lui plaisais, pas le moindre indice.
Après avoir enfilé un jean brut et un chemisier blanc dont le décolleté mettait parfaitement en valeur ma poitrine, je pris la direction du Rabbit House où Chiara m’attendait – du moins je l’espérais – à une table. J’étais tellement impatiente  que je mis un temps record à arriver au café. Malheureusement, je ne reconnu nulle part la femme qui faisait de mes rêves un paradis. Peut-être allait-elle arriver, ou peut-être que j’étais une parfaite idiote d’avoir cru que j’avais ne serait-ce qu’une chance.
Je m’installais à une table positionnée à côté de la vitrine, de sorte à ce qu’elle puisse aisément me voir si toutefois elle décidait de venir, mais je commençais à perdre réellement espoir.