2001, SALLE À MANGER DES MERLYN Que de blondeur autour d'une seule et unique table. Même si Leith n'avait jamais été le plus doué en sciences, il lui semblait improbable que les gènes récessifs de sa mère se soient si bien transmis aux deux enfants Merlyn. Il était facile de croire, avec superstition, que les Merlyn parvenaient à influencer jusqu'à la couleur des cheveux de leurs nouveaux-nés afin que ceux-ci soient les fiers représentants d'une indémodable tradition familiale. Parfois, Leith se surprenait à songer qu'il n'avait de Merlyn que le nom – et la chevelure pâle. Face à l'intransigeance de sa mère, à la carrure imposante de son père et à la vivacité d'esprit de sa sœur, le petit dernier faisait bien pâle figure. Sa discrétion et sa réserve faisaient de lui un personnage quelque peu décalé, dans le tableau autrement homogène des Merlyn. « Des trouble-fêtes ont laissé entrer un écureuil chez la fleuriste, Mme Wilson. Tu n'aurais pas une idée de l'identité des fautifs, à tout hasard, Leith...? » L'adolescent s'étouffa à moitié avec sa bouchée de purée de pomme de terre – un exploit, tout de même. Avant même de poser la question, il était tout à fait évident que son père, shérif de la petite ville, savait exactement qui avait commis ce ridicule petit délit. Le mauvais coup de mauvais goût avait la signature inimitable de Leith et de ses amis (principalement de ses amis, pour être exact). Nash, Isaac et Leith étaient particulièrement reconnus pour leur propension à troubler la paix d'Oak Creek, leur ville natale. Curieusement, ils ne subissaient jamais les représailles de leurs enfantins délits. Sans doute parce que les parents de Leith occupaient d'enviables positions au sein de la ville... Une fois ses voies respiratoires complètement libérées des pommes de terre qui s'y étaient frayées un chemin, Leith articula faiblement : « Hum, non, jesaispasdutout, mais c'est, euh, complètement, voilà oui, stupide et immature, pauvres fleurs, enfin, pauvre Mme Wilson... » Il sentit le rouge lui monter aux joues et fixa son regard sur son assiette, soudainement incroyablement captivé par le filet mignon qui y trônait, intact. Eleonor Merlyn leva les yeux au ciel en poussant un soupir de circonstance, puis changea drastiquement de sujet, s'entretenant avec son mari d'une affaire qui n'intéressait nullement leurs enfants. Tout occupé à l'analyse de son assiette qu'il était, Leith n'échappa à sa contemplation que lorsque sa sœur lui asséna un discret – mais douloureux – coup de pied sur le tibia, bien caché par la table de bois massif. En plissant les yeux, l'adolescent tenta de saisir les paroles silencieuses qu'articulait sa sœur. Tu as mangé des artichauts? Tu as de cœur sous terre? Tu as happé la pelle? Les sourcils de Leith, froncés dans une parfaite expression d'incompréhension, témoignaient de l'inefficacité de la communication silencieuse que tentait d'établir Saige. Ils se comprenaient parfaitement, ces deux-là, ayant développé une proximité des plus enviables dès leur enfance. Toutefois, avant d'être en mesure de lire sur les lèvres de sa sœur, Leith aurait besoin de plusieurs années de pratique. Saige l'observa avec un découragement nullement voilé, puis elle lança, sans attirer l'attention des parents qui, de toute façon, étaient beaucoup trop absorbés par leur propre conversation : « Tu l'as échappé belle. » Voilà qui était plus clair. Et oui, il l'avait échappé belle, simplement grâce à cette chance qu'il avait eue de naître au sein de ce foyer certes particulier, mais néanmoins loyal jusqu'à la moelle.

2002, PLAGE D'OAK CREEK La plage était bondée, comme à l'habitude. Surfeurs s'amusaient sur les vagues, enfants bâtissaient de fragiles demeures de sables, et Clary s'esclaffait à une remarque innocente émise par Leith au sujet de la température. Leith était vaguement gêné d'avoir une fois de plus exposé son ignorance et sa naïveté. La plupart du temps, lorsqu'il n'était pas sarcastique, on le trouvait drôle malgré lui. Les blagues volontaires de Leith ne faisaient jamais rire : on riait du malaise que son humour incompréhensible provoquait. La même chose se produisait lorsqu'il énonçait quelque absurdité, souvent en raison de sa propension à déformer quelque chose qu'il avait entendu au préalable. « Qu'est-ce que j'ai dit, cette fois? » demanda-t-il à celle qu'il considérait comme sa plus proche amie, Nash mis à part. Il faut dire que Nash était dans une classe complètement à part : il était son plus vieil ami. D'aussi loin qu'il se souvienne, Leith avait toujours pu compter sur la présence rassurante de Nash. Rassurante, oui, car il était un point d'ancrage et de repère, l'un de ces amis dont on ne peut nier l'influence sur notre existence. Sa relation avec Clary était évidemment plus récente, mais elle n'en était pas moins importante à ses yeux. L'adolescente avait enfin repris son souffle, ce qui lui permit d'expliquer son fou rire à Leith, non sans un regard incroyablement amusé. « Leith, la lune n'a aucune influence sur le climat. Sur la marée, si, mais... mais certainement pas sur la température. » Leith réalisa l'énormité de l'absurdité qu'il avait énoncée quelques instants plus tôt et ne put retenir un petit sourire en coin tandis que son amie s'esclaffait de plus belle. « Vas-y, moque-toi, c'est pas comme si je n'avais pas l'habitude, » railla-t-il, non sans amusement. Leith savait bien que son incompréhension de tout ce qui touchait de près ou de loin aux sciences exactes ne le rendait pas moins attachant aux yeux de Clary, au contraire. Avec elle, tout semblait incroyablement simple. Simple, voilà : leur amitié était d'une simplicité désarmante, un peu à l'image d'une évidence que l'on n'a pas besoin d'expliquer tant elle est évidente. Le rire de l'adolescent se joint au rire de son amie, soudain décomplexé de son ignorance. Comme il l'avait expliqué à Saige, quelque temps plus tôt, Clary, c'est comme un ami mais... en fille, quoi. Leith était loin de se douter que, derrière leur amitié qui semblait des plus pures et simples, se cachaient des sentiments inavoués, des non-dits et des ressentiments chaque fois qu'il prononçait le prénom de Cleophee. Car bien évidemment, pour mieux sombrer dans les clichés du genre, Leith voyait en la sœur jumelle de sa meilleure amie la femme idéale. Décidée, directe, fonceuse et forte, Cleophee était tout ce que lui n'était pas. Sans qu'il ne puisse réellement expliquer pourquoi, Leith l'idéalisait, voyant en elle la femme parfaite qu'il ne parviendrait sans doute jamais à aborder, et encore moins à séduire. « Ça va? » La délicate question de Clary le sortit prestement de ses pensées. Leith chassa l'image de l'inaccessible demoiselle de son esprit, reportant ses pensées sur le moment présent. Le moment présent, c'était lui et Clary, chauffés par le soleil sur cette plage trop fréquentée. Il sourit à son amie avec une conviction peu convaincante. « Oui oui, ça va, ça va très bien. Bon, quand est-ce qu'ils arrivent, Nash et Isaac? Toujours en retard, ces deux-là... » Changer le sujet, voilà la clef pour éviter tout malaise. Si Leith avait bien retenu une leçon enseignée par sa mère, déesse des apparences, c'était bien celle-là.

2014, BUREAU DANS LE LOFT DE LEITH Assis à son bureau depuis près de deux heures, Leith griffonnait, raturait, retranscrivait, reformulait. Sur de multiples pages, son écriture aux contours étonnamment nets et réguliers s'étalait, affichant impudiquement les raisons de l'amour qu'il portait à celle qui serait bientôt sa femme. Alors que le mariage approchait à pas de géant, Leith se sentait de plus en plus confus au milieu de tous les préparatifs complexes entourant la réception et la cérémonie qui précéderait le tout. Le jeune homme laissa le stylo s'échapper de ses mains, tombant avec fracas sur le plancher de bois franc. Le loft qu'il partageait avec Cleophee était particulièrement silencieux en l'absence de la demoiselle. D'ordinaire, Leith ne savait plus tolérer la solitude. À force d'être constamment entouré des mondains reçus par ses parents, puis de sa bande d'inséparables comparses, et enfin de Cleophee, Leith était devenu dépendant de la chaleur humaine, de l'approbation d'autrui, sans quoi il ne parvenait plus à avancer. Sombre de cette constatation, il posa sa tête entre ses mains, les coudes bien appuyés sur les pages noircies de ses vœux. Après ce qui lui sembla être plusieurs minutes, Leith retrouva une concentration suffisante à la tâche ardue et peu satisfaisante qu'était la relecture. Il y avait de cela des années qu'il n'écrivait plus vraiment, se contentant de quelques colonnes d'opinion anonyme dans le journal d'Oak Creek discrètement glissées à Clary de temps à autres. En relisant ses propres mots, Leith avait la pesante et désagréable impression de faire face aux écrits d'un adolescent manquant de confiance en lui, d'imagination et de vocabulaire. Peu satisfait, il roula les feuilles en boules compactes qu'il jeta dans la corbeille à papier et se remit à écrire. Écrire, écrire, écrire, jusqu'à ce que l'encre ne coule plus, jusqu'à ce que les mots se tarissent, que l'inspiration ne soit plus qu'un vague souvenir. Mais surtout, jusqu'à ce que le point final lui semble véritablement une finalité, jusqu'à ce que le message soit enfin fidèle aux émotions, jusqu'à ce que le texte soit le reflet de ses sentiments véritables. Sourire aux lèvres, Leith relut une dernière fois le texte qui composerait ses vœux de mariage, alors que les aiguilles de l'horloge affichaient quatre heures du matin.
Entre les devoirs et les attentes, entre les creux et périodes de flottement, entre tous ces moments de solitude,
Une image. La tienne, la nôtre.
Car les jours sont illuminés d'une couleur particulière depuis que ma grammaire est plurielle,
Une teinte unique, ta couleur, ta lumière.
Car devant Dieu, en cette journée toute spéciale, toute banale,
Je souhaite promettre d'aimer et de chérir toutes ces joies quotidiennes qui nous unissent et nous uniront.
(...)
En guise de vœux, je nous souhaite de demeurer à jamais ce que « nous » représente aujourd'hui,
Je souhaite de toujours nous conjuguer au présent, ainsi qu'au futur,
D'accepter,
De pardonner,
De sourire,
De vivre, non pour moi-même, mais pour ce « nous » qui, je l'espère, un jour s'enrichira d'un mélange de nos teintes,
Et de ne jamais regarder sur ce jour avec une nostalgie emplie de regrets.
Instant de flottement. Leith soupira, soudain en proie à de nombreux doutes. Évidemment, un tel texte serait déplacé au cours de la cérémonie que préparaient Cleophee, Eleonor et tous les autres. Tant qu'à y lire des vœux du genre, il pourrait également porter un nœud papillon couleur moutarde. Il prit les feuilles dans ses mains, cette fois sans la moindre trace de sourire, et leur fit suivre le chemin de la corbeille. Il se contenterait du traditionnel je le veux, et à la vie et à la mort, et dans la maladie, et tout le monde serait satisfait, larme à l'oeil pour grand-mère incluse. Une cérémonie pré-faite et déjà vue, un mariage Ikea, mais ô combien grandiose, tant il attirait l'attention de la ville entière. Leith chassa les doutes qui s'emparaient de lui dès qu'il osait se questionner quant à sa propre vision du mariage et rejoint son lit, sombrant rapidement dans un sommeil sans rêve.

MY LITTLE BRO'. 
je n'ai pas besoin de te dire que tu fais un excellent choix de pv et de famille.  on va régner sur oak creek avec notre beauté. et jake, gosh, excellent choix d'avatar.  bref, il faut déterminer le lien entre saige et son petit frère. 

+ EN PRIME :

Spoiler:

 

OMG JAKE      Je l'aime tellement ce mec, il est trop magnifique, il est trop génial et puis, le scénario que tu as choisi... C'est juste la perfection   J'ai hésité à prendre Leith. Brefouille, tu respires la perfection   

[et maintenant, je repars à ma prez #SBAFF]

tu es un méchant      non mais j'ai pas encore été validé alors     non mais kitou a été voté    mais n'empêche hate de rp avec toi   

et dire que j'ai failli opter pour la meilleure amie  Magnifique choix avec Jake   Je regrette presque (ouais, le mot clef est presque  )

bon, il est peut-être temps que je ramène ma fraise moi    
LE BEST FRIEND TROP CANON   
merci énoooormément d'avoir pris mon chéri de leith (je l'aime tellement lui  ). pis jake est un excellent choix également, j'avais pas du tout pensé à lui mais il colle à merveille   j'pense qu'on peut faire de grandes choses tous les deux   (j't'mpotte right now, faut qu'on parle  )
(et bienvenue évidemment   )

JAKE ! Dites moi que je rêve, c'est un choix génial

Bienvenue ici & tu me gardes un lien ?

Bienvenue ici   

je suis amoureuse de ta fiche    elle est vraiment trop parfaite ! t'as cerné leith à la perfection   (pis, sincèrement, les merlyn, ils envoient vraiment trop du rêve, c'est abusé  ) j'te valide donc avec très grand plaisir