+ story of my life

HEARTBREAKER.
« Luus ! » Dans l'escalier, elle s'est mise à courir et répétant son prénom. Dans sa poitrine, son cœur bat fort. Elle veut lui dire, lui raconter à lui. Elle court plus vite. Un peu plus fort. Un bas, la télévision est éteinte, alors elle en a déduit que son père était absent. Ca explique le silence. « Luus ? » La porte de sa chambre s'ouvre sur du vide. Il est pas là. Il est pas là et ses doigts restent un moment crispés sur la poignée. Perdue. Elle voulait lui raconter pourtant, l'histoire de ce garçon à l'école. De ce prince qui la regardait sans rire. Elle aurait voulut lui raconter, qu'elle a courut sur le chemin du retour pour rentrer plus vite. Pour le voir lui. Pour s'asseoir dans la cuisine. Mais il est pas là. « Luus ? » elle répète. Parce que pour bouleverser le silence pesant de la maison, y a ce soupir plaintif d'animal blessé. Douloureux. Elle sauverait les animaux blessés Thijmen, elle les cacherait sous le lit superposé et elle les nourrirait avec les restes de ses repas à la cantine. Dégueulasse mais mieux que rien. Le cri devient fort. Plus fort qu'un cri. Une plainte langoureuse. Une plainte qui vient de sa chambre, a elle. De sa chambre de poupée. La porte s'ouvre et le cri explose. Le cri résonne dans sa tête. BOUM BOUM. Le bruit du bois de son lit contre le béton froid du mur. BOUM BOUM. Et puis le cri. Sa mère à quatre pattes sur son lit de petite fille, un enfant boutonneux agrippé à ses hanches. Dégueulasse. Pire que la cantine. Pire que la vieille a la cantine. Elle claque la porte Thijmen. Elle claque la porte et elle s’effondre. Ses pieds en oublieraient presque ce pourquoi ils sont là. Tristes lâches. « Thijmen ma chérie. » La voix résonne dans son dos. Dans son ventre a elle, s'est marrée haute, les vagues qui se déchaînent contre ses organes. Elle ferme les yeux pour faire taire les images. Et puis sa main contre sa peau. Ses ongles contre son épaule. Elle bondit. « Laisse moi t'expliquer. » Sur son visage de femme infidèle, elle tord un sourire et approche sa main pour caresser la joue de cette douce enfant, de la petite dernière si naïve. « T'es qu'une pute. Me touche plus jamais. » La main de l'enfant se resserre contre le poignet de sa mère. Elle sert fort, jusqu'à ne plus ressentir de colère. Et puis après elle disparaît.

SHOOT ME TO THE GROUND
A travers les rideaux, on commence à distinguer la nuit. Un noir profond et sans étoiles. Alors elle soupir. Allongée sur le dos, elle s'empare d'une cigarette qu'elle glisse entre ses lèvres. Elle dessine du gris sur son visage d'enfant. Une porte claque, elle oublie de redresser le regard. Elle est perdue, les yeux posés sur le plafond, à compter les imperfections. « Je te laisse l'argent dans la cuisine. » Elle le sent pourtant, le regard du type posé sur elle. Un regard lourd et insistant. Mais elle se contente d'agiter les doigts comme unique signe de vie. Elle a pas envie. Une autre porte claque, la cigarette se consume, et Thijmen finit par se lever, ombre chaotique. Elle manque de tomber en se redressant et se rattrape a la table de chevet. Elle doit boire. Elle prend pourtant le temps de se rhabiller, de couvrir cette nudité a laquelle elle ne fait plus attention. Ca met son père hors et lui, et Thijmen ça la fait rire aux éclats. Dans l'appartement désert, elle déambule jusqu'à la cuisine où elle glisse un billet vert entre ses seins. Les nuits ne sont pas toutes aussi belles. Dans la cuisine, elle trouve rapidement ce qu'elle cherche. Une bouteille d'alcool fort qu'elle glisse dans son sac à main. Le type est riche, il ne verra pas la différence. Parce qu'il n'a pas fait la différence non plus quand elle lui a dit en souriant qu'elle avait vingt-cinq ans. Alors elle claque la porte, elle quitte l'immeuble en manquant de tomber à chaque pas qu'elle fait. Sa tête est douloureuse. Elle doit boire. Dans la lumière vacillante de la rue, elle se sent pourtant invincible. Avec les vagues qui dansent dans son ventre. La mer contre sa peau. Elle sait où elle va. Pourtant elle n'y fait pas attention. Elle rit toute seule. La pluie a commencé à tomber.
A travers les lambeaux de nuit, elle finit par s'arrêter, consumée par un mal qu'elle a du mal a oublier. Sa tête lui fait mal. Terriblement. Elle brule son front et le reste de sa peau. Elle connait l'endroit, elle sait où elle est. Alors elle avance un peu plus et trébuche. « Luus, ouvre cette putain de porte ! » Le son de sa voix résonne dans sa tête. Luss a toujours été là pour la relever quand elle s'écorchait les genoux. Luss est toujours là.

merci   

et comme tu es belle:

comme t'es beau    
c'est ton scénario qu'est fabuleux, personne peut vraiment résister   
épousons nous, oui oui oui. j'espère être à la hauteur