olivia avait quatorze ans, et elle était loin d'être célibataire. pourtant, lorsqu'elle croisa le regard de ce jeune homme dans la pizzeria en bas de chez elle, l'adolescente ne put s'empêcher de lui sourire timidement lorsqu'il vint à sa rencontre d'un pas assuré. il était encore loin le temps où elle deviendrait une jeune femme pleine d'assurance au regard fier et défiant.
salut, je peux t'offrir un truc ? elle arqua un sourcil. elle avait quatorze ans et il ne devait pas en faire plus de seize. ils étaient dans une pizzeria. aucun de ces facteurs n'auraient du inciter ce garçon à lui lancer cette phrase. elle était trop jeune, ce n'était pas comme ca que l'on construisait une relation à cet âge-là.
c'est ton grand-père qui t'a appris à draguer ou quoi ? elle lui lança un sourire mutin et il haussa les épaules, l'air amusé
u peux me payer ma quatre fromages aussi, ca me dérange pas je ne m'intéresserai qu'à quelqu'un qui mange une hawaïenne avec moi, les quatre fromages sont tellement has been il laissa échapper un rire bruyant qui la fit sursauter et rougir à la fois. elle n'était pas célibataire, pourtant, elle accepta sans soucis son invitation à lui payer sa pizza.
(...) ouais alex euh c'est moi cela faisait trois mois qu'elle voyait dylan dans la plus grande discrétion de la pizzeria. personne ne savait qu'elle
trompait son petit-ami qui n'y voyait que du feu. et dylan s'en fichait pas mal, d'ailleurs. mais olivia devait mettre un terme à cette histoire, ce n'était qu'une histoire de mois avant que l'on ne découvre le pot aux roses
c'est juste pour te dire que eux... je crois que je préfère arrêter. enfin finir notre relation, je romps avec toi s'il n'avait pas compris à ce point-là, il devait être vraiment idiot.
t'es génial, c'est moi le problème je euh... préférerais que tu me rappelles pas, hein, ca nous ferais du mal à tous les deux. alors euh ouais bonne chance pour la suite et on se verra sans doute à la rentrée mais pas la peine de venir quoi, bref, salut ! elle appuya sur le bouton raccrocher. alex devait bien avoir compris qu'il n'avait pas intérêt à revenir. et il ne le fit pas, fort heureusement pour lui. elle avait dylan maintenant. et elle était heureuse, bien plus qu'avec ce gosse de pseudo-riches qui s'amusait à draguer tout ce qui bougeait, surtout si ses proies s'avéraient être plus jeunes et prudes que lui. un amour d'adolescence reste cependant un amour d'adolescence, avec ses faux pas et ses erreurs, et surtout, ses obstacles. leur relation dura près de deux ans, un exploit pour l'un comme pour l'autre. ils étaient jeunes, et libres. ils faisaient ce qu'ils voulaient, quand ils le voulaient, et même lorsqu'on est jeune, on sait qu'une telle relation est vouée à l'échec, qu'elle finira bien avant le mariage. ou en tout cas c'est ce que l'on croit.
(...) ca va être la fête de l'année ! évidemment. depuis deux ans, elle avait la chance d'avoir le soutien de la famille de dylan qui savait organiser des réceptions comme personne. et les seize ans de la petite-amie de leur héritier était un délicieux prétexte pour montrer leur richesse.
mais un orage se profilait à l'horizon, un gros nuage que ni l'un ni l'autre n'avait vu venir.
chérie, on doit te parler... rien de très encourageant.
ton père a été promu à l'entreprise, mais il faut que nous nous rendions dans une autre ville, pour être plus tranquilles. oak creek, ce n'est pas très loin tu pourras.. olivia ne prit pas la peine d'écouter le reste de ses explications. elle déménageait. les parents de dylan allaient la tuer. si leur fils ne s'en chargeait pas tout seul. elle allait devoir les planter là. ce n'était vraiment, mais alors vraiment pas une bonne idée. pourtant, aucune supplication n'y fit. la famille kershaw devait partir. c'est ainsi que quelque chose se déchira pour la première fois dans le coeur d'olivia. pourtant, elle ne tenta rien, elle suivi docilement ses parents comme elle l'avait toujours fait. elle n'avait pas encore le caractère qu'elle aurait dans quelques années.
(...) ouais euh dylan ? elle porta son téléphone à son oreille, assise en tailleur son lit.
ouais ? on a un problème.. elle lui exposa le problème en long en large et en travers, mais aucune solution ne fut trouvée. ils le savaient, la distance les séparerait à coup sûre.
amis alors ? amis ouais, à plus ! je t'aime moi aussi elle sourit malgré elle. célibataires hein ? pendant quelques mois, malgré la séparation, ils continuèrent à se le dire. plus par automatisme que par amour. mais après tout, n'est-ce pas le destin de toutes les aventures adolescentes ? c'était ce qu'olivia pensait lorsqu'elle décida d'en parler au jeune homme qui ne put qu’acquiescer, ils s'étaient trop éloignés avec le temps, leur relation prit fin quelques temps après son dix-septième anniversaire, ayant tout de même survécu à plus d'un an d'éloignement.
(...) elle n'avait pas toujours été parfaitement en accord avec sa famille. au fil des années, les liens s'étaient d'ailleurs dénoués, ne laissant derrière eux que des marques disgracieuses, ancrées pour toujours dans sa peau, sa vie et son coeur. mais au fur et a mesure que le temps s'écoulait, elles s'effaçaient et les liens qui avaient jadis liés tous les kershaw ne surent retenir bastian qui fut le premier à s'en aller. pour olivia qui l'avait toujours considéré, sinon comme un modèle, au moins comme un exemple de ce qu'elle ne voulait pas devenir. et voilà qu'il partait ! une nouvelle qui ne fit que propulser sa propre chute, et avec elle, la rupture définitive entre la jeune femme et sa famille.
(retour à san francisco, affaire dylan/oliver) cela faisait presque cinq ans qu'elle n'avait plus vu dylan en chair et en os. évidemment, ils avaient continué de se parler, de manière totalement platonique par sms, s'offrant parfois une conversation sur skype pour se rendre compte de quelque évolution physique. rien qui n'ait l'ampleur de leur ancienne relation pourtant. après tout ils étaient juste amis, elle faisait les centaines de kilomètres qui les séparaient uniquement parce qu'elle l'aimait bien. pour rien d'autre. évidemment. loin d'elle l'idée de vouloir reprendre leur relation là où elle s'était arrêtée, il y avait cinq ans de là... elle ne s'attendait pas à ça. pourtant, elle aurait dû y penser. mais quelque part, le fait qu'il ne parle pas de ses histoires d'amour lui laissaient penser qu'il était toujours célibataire. quelle idiote elle avait été ! c'était évident pourtant, ou en tout cas pas à écarter de la liste des possibilités. et voilà qu'elle se retrouvait comme une
conne dans un salon parfaitement bien rangé, tout droit sorti d'un mélange d'ikea et d'une photo tumblr. blanc, froid, scientifique. autant que la jeune femme au visage pâle et fin, aux talons aiguille et à la longue chevelure brune qui se trouvait en face d'olivia.
alors olivia, que fais-tu dans la vie ? en plus d'être physiquement parfaite, elle savait recevoir. bien que sa curiosité puisse agacer un peu trop la jeune femme, cette dernière devait avouer que ses plats étaient délicieux. et ils n'étaient qu'à l'apéritif.
je suis en deuxième année de médecine, et toi ? mauvaise pioche
oh, mes frères et dylan travaillent ensemble, je n'ai pas grand-chose à faire sinon attendre qu'ils rentrent de leurs divers voyages d'affaire avec leur argent en poche elle se laissait donc servir.
formidable. (...) tu as quelqu'un ?! son ton sonnait presque accusateur, mais elle devait se contenter de murmurer au risque qu'alicia, la petite amie de dylan, ne l'entende.
et tu ne me l'as pas dit ?! c'était une sorte de couverture. l'accuser de ne pas avoir
tout dit à sa meilleure amie, au lieu de l'accuser de ne pas lui laisser de portes ouvertes pour une possible relation.
je pensais pas que tu viendrais franchement ! alors je sais pas j'me suis pas inquiété de.. il était vrai que ce n'était pas la première fois qu'ils parlaient de se revoir.
c'est toi qui est jamais là quand je suis libre, alors n'essaye même pas de m'accuser ! le ton était monté d'un cran, alertant la délicieuse petite amie
et puis en quoi ca peut t'intéresser sérieusement ?! c'est qu'une petite-amie, pas ma femme ! elle arqua un sourcil, posant son regard sur alicia qui ne broncha pas. connaissant dylan elle devait surement avoir l'habitude d'être traitée comme une moins que rien. alors elle fit la seule chose qu'elle pouvait faire : elle récupéra ses valises et s'en alla, non sans avoir glissé un tonitruant
bonne chance pour le supporter encore et plein de bonheur ! (...) elle passa sa nuit dans un bar prisé de la jeunesse américaine. une grosse chaîne qui promettait de la musique jusqu'au petit matin et des specimens plus riches les uns que les autres. une cave à dylan en somme. c'est une bande d'amis qui la trouva, titubant le long de la ruelle adjacente au bar. et lorsqu'ils lui demandèrent où ils pouvaient l'amener pour la nuit, elle leur donna la seule adresse qu'elle avait sous la main. un ami de longue date qui vivait à san francisco : oliver. la nuit fut courte, et bien que torride, le lendemain matin, elle décampa aux premières lueurs de l'aube, non pas sans avoir passé la moitié de la soirée à bavasser avec oliver, lui expliquant et réexpliquant ce qu'elle faisait là, dans cet état. un coup d'un soir, rien de plus.
mais on peut toujours réitérer une fois de retour à oak creek si ca te dit lâcha-t-elle avant de fermer la porte, n'apercevant qu'un sourire en coin de son aîné.
(retour de bastian, emménagement de dylan à oc) Sed ut perspiciatis unde omnis iste natus error sit voluptatem accusantium doloremque laudantium, totam rem aperiam, eaque ipsa quae ab illo inventore veritatis et quasi architecto beatae vitae dicta sunt explicabo. Nemo enim ipsam voluptatem quia voluptas sit aspernatur aut odit aut fugit, sed quia consequuntur magni dolores eos qui ratione voluptatem sequi nesciunt. Neque porro quisquam est, qui dolorem ipsum quia dolor sit amet, consectetur, adipisci velit, sed quia non numquam eius modi tempora incidunt ut labore et dolore magnam aliquam quaerat voluptatem. Ut enim ad minima veniam, quis nostrum exercitationem ullam corporis suscipit laboriosam, nisi ut aliquid ex ea commodi consequatur? Quis autem vel eum iure reprehenderit qui in ea voluptate velit esse quam nihil molestiae consequatur, vel illum qui dolorem eum fugiat quo voluptas nulla pariatur?