+ story of my life
when she was just a girl, she expected the world but it flew away from her reach so she ran away in her sleep dreamed of paradise everytime she closed her eyes.
paradise, coldplay.JUNE 05TH 1999 AT OAK CREEK, CALIFORNIA. D'un regard attentif, Saige regarde ce tableau affiché dans le bureau de son grand-père. La jeune adolescente patiente depuis près de dix minutes que son grand-père daigne lui offrir sa présence. Elle joue nerveusement avec ses doigts, elle s'impatiente et pense sérieusement à quitter le bureau pour retourner à ces devoirs jusqu'à ce qu'elle entende la porte s'ouvrir et l'habituel claquement des mains de son grand-père. «
Saige, bonsoir. » Avec une petite moue, elle pivote de 360 degrés pour faire face à ce dernier. Cliff, son grand-père, est se tient bien droit avec les mains de son complet. Il respire l'élégance masculine. Elle salue Cliff d'un hochement de tête et recommence à jouer avec ses doigts nerveusement. Cliff est l'unique personne dont la jeune Saige est effrayée de confronter et avec raisons. Il a ce regard profond qui vous pénètre et à chaque fois, Saige a l'impression qu'il connaît chaque détail de sa vie privée. Le moindre de ces secrets. «
Assieds-toi, Saige, je t'en prie. » Dit-il en se dirigeant lui-même vers l'arrière de son bureau pour prendre place dans la chaise présente. Muette, Saige se dirige vers la chaise la plus près et s'y assoit lentement tout en faisant attention de ne pas froisser sa jupe d'école. Comme un automatisme, elle croise les pieds et dépose son regard sur son grand-père. Ce dernier s'éclaircit la voix en regardant sa petite-fille droit dans les yeux. Elle sait qu'il ne passe pas par quatre chemins. «
Comment vas-tu, Saige ? Ta grand-mère s'ennuie beaucoup de toi, tu ne passes plus très souvent lui tenir compagnie. » Saige se pince les lèvres tout en se disant qu'il n'avait pas tort. Depuis les dernières semaines, Saige passait beaucoup moins de temps chez ses grands-parents et pendant quelques secondes, la blondinette se sent coupable. «
Je vais bien, merci. Pardon, ce n'était pas dans mes intentions de mettre de côté grand-mère. » Murmure-t-elle d'une petite voix quasi-impossible à comprendre. Lorsqu'elle relève le regard vers Cliff, celui-ci se caresse le menton, l'air songeur. «
Je n'en doute pas un instant, Saige. » Il esquisse un petit sourire, pas son meilleur sourire, mais l'adolescente se contente de celui-ci. C'est mieux que rien. Par politesse, Saige attribue son visage d'un petit sourire destiné à son grand-père qui ajuste ces manches de veston pour finalement croiser les mains sur son bureau et regarder sa petite-fille d'un air grave. Saige a l'impression que dans quelques secondes, ça va être sa fête pour un truc qu'elle n'a pas fait. Ne pas savoir la ronge de l'intérieur à un tel point. «
Bon, je n'irais pas par quatre chemins et tu me connais assez pour savoir que ce n'est pas mon genre de prendre des gants pour dire ce que j'ai à dire. Tu es de la famille Merlyn, tu n'y peux rien et tu dois savoir quelques trucs concernant cette famille. » Il s'arrête, se relève pour aller se verser un verre de cognac. Saige profite de ce moment pour prendre une longue inspiration avant de tout relâcher, quelques instants après. Cliff ne retourne pas s'asseoir sur sa chaise et reste debout, une main dans une poche et l'autre tenant son verre d'alcool. «
Ce qui va suivre devra rester entre toi et moi, Saige, est-ce bien clair ? » L'ambiance dans la pièce est lourde, mais l'adolescente hoche la tête de façon affirmative avant de donner une confirmation sonore. «
Oui, très bien. » Cliff hoche la tête, boit une gorgée de son verre et regarde de nouveau Saige. «
Tu es parfaitement au courant que notre famille est à la mairie depuis trois générations et depuis ces trois générations, nous dirigeons Oak Creek avec succès. Ta mère a d'ailleurs pris ma place, il y a dix ans et elle dirige très bien Oak Creek et tu dois savoir que la prochaine personne qui siégera sur le siège de maire est toi, Saige. Avant toute chose, tu dois être mise au courant d'informations très importantes. » Il s'arrête et regarde gravement Saige qui essaie de comprendre tout ce que lui dit Cliff. Que venait-il de se passer ? Est-ce que son grand-père venait juste de lui faire comprendre qu'elle n'aurait pas de choix concernant son futur ? Elle s'était mis le doigt dans l'oeil lorsqu'elle avait pensé pouvoir faire les études qu'elle désirait et sa mère le lui a bien fait comprendre il y a trois mois. «
Tu feras des études de médecine à Harvard. Un point final. » Cette phrase résonnait encore en bourrique dans la tête de Saige. Après cette conversation, elle en était venue à détester sa mère de vouloir dicter sa vie. «
Depuis mon mandat en tant que maire, la famille Merlyn accepte les pots-de-vins de plusieurs personnes avec des moyens financiers. La famille Merlyn est également au courant de plusieurs magouilles qui peuvent ou pourrait s'être produit à Oak Creek. Tu dois comprendre que nous faisons cela dans le principal intérêt de la famille. » À plusieurs reprises, Saige cligne des yeux. Ces révélations sont choquantes. «
Si je te dis tout cela aujourd'hui, c'est pour mieux te préparer lorsque tu accéderas au poste de mairesse d'Oak Creek. » «
Tu veux dire que vous faites des trucs illégales ? » Bredouille-t-elle en prenant une expression choquée. «
Et papa ? Il est au courant ? Pourquoi est-ce qu'il ne fait rien. C'est criminel, c'est son emploi. » Cliff a un rire sarcastique et Saige comprend rapidement que son père est au courant de tout cela, mais qu'il ferme les yeux. Saige est horrifiée. «
Je n'ai pas envie de devenir la prochaine mairesse d'Oak ! » Dit-elle de vive voix en regardant son grand-père s'arrêter de rire pour regarder gravement sa petite-fille dans les yeux. «
Ne dis pas de sottises, Saige. Tu devras prendre la relève après Eleanor pour le bien de la famille et l'avenir de cette ville. De toute manière, tu n'as pas le choix. » Saige fronce les sourcils. «
Au contraire, je crois avoir le ch... » Cliff l'a stoppe d'un signe de main. «
Non, tu ne l'as pas Saige. Ton avenir est de faire des études de médecine, revenir l'exercer ici et finalement terminer comme mairesse d'Oak. Un point final. » Elle croirait réentendre sa mère. Saige est à deux doigts de craquer sous les émotions, mais elle se retient en se mordant l'intérieur de la lèvre pratiquement jusqu'au sang. «
Est-ce bien clair ? » «
Très clair. » Répondit-elle d'une voix froide pendant que son grand-père termine son verre. Elle profite de ce moment de silence pour se relever et se diriger vers la porte afin de quitter le bureau de Cliff. «
N'oublie pas que cette conversation doit rester entre nous, Saige. Tu ne peux pas en parler à personne. À ce soir pour le souper Saige. » Elle pivote la tête de quelques degrés pour faire un large sourire hypocrite à son grand-père pour finalement disparaître de son champ de vision. Sur le chemin pour quitter la maison, elle croise sa grand-mère alors elle en profite pour s'arrêter et s'approcher d'elle. «
Bonjour, grand-mère. Je te promets de venir te voir plus régulièrement dans les prochaines semaines. On se voit ce soir au souper ? Je t'aime. » Elle l'embrasse sur la nuque et quitte la maison de Richmond Hill.
one more night, one more night I've been trying, oh so long to let you know let you know how I feel so if I stumble, if I fall, would you help me back so I can make you see please give me one more night 'cause I can't wait forever.
one more night, phil collins.AUGUST 01TH 2014 AT OAK CREEK, CALIFORNIA. Le bruit de ses pas résonnent sur la céramique luisante de la mairie. Saige a le regard rivé droit devant elle, elle ne fait pas attention aux têtes qui se retournent sur son passage ou encore à celles qui sont déjà retournés pour l'a regarder. Elle aime cette attention que les gens lui portent sans même l'avoir demandé. En même temps, être la fille aînée de l'actuelle mairesse d'Oak Creek y est certainement pour quelque chose. Bref, lorsque Saige arrive au bout du couloir, elle bifurque vers le deuxième couloir à droite afin de se rendre jusqu'au bureau principal. Elle n'est pas encore arrivée à destination qu'elle lève déjà une main pour faire taire l'assistante de sa mère et pénètre dans le bureau d'Eleanor Merlyn. La terrifiante et légendaire Eleanor Merlyn. «
Saige, chérie, qu'est-ce que je peux faire pour toi ? » Avec un silence, elle s'approche de sa mère tout en sortant des documents de son sac à main. «
J'ai besoin que tu signes cela pour moi. » D'une main, elle tend le dossier à sa mère qui le prend et feuillette quelques secondes avant de le refermer et de tendre de nouveau en direction de Saige. «
Apporte-lui et vois avec Caleb. » Manière simple de lui faire comprendre qu'elle est au milieu d'un truc important. Avec un roulement d'yeux, Saige quitte le bureau de sa mère pour prendre la direction de celui de son adjoint, Caleb Lannister. Cette fois, elle s'arrête au bureau de sa secrétaire pour lui dire qu'elle veut le voir et celle-ci répond par un hochement de tête tout en s'emparant de son téléphone. «
Monsieur Lannister ? Saige Merlyn est ici pour discuter avec vous. » Un petit
hm-hm et elle raccroche le combiné. «
Il vous recevra dans quelques minutes. » Saige répond par un sourire sarcastique tout en regardant autour d'elle pour s'approcher des tableaux qu'elle contemple jusqu'à ce qu'elle entende la porte s'ouvrir. Aussitôt, Saige se retourne pour regarder une petite brunette sortir du bureau, les joues rougis. Elle hausse les sourcils et secoue la tête.
Connard ! lui dit sa conscience. «
Que puis-je faire pour princesse Merlyn ? » Dans un silence, elle se dirige vers la porte pour entrer dans son bureau. «
Ta cravate est de travers. » Lui dit-elle en passant devant lui pour pénétrer dans son bureau où elle va déposer son sac à main sur la chaise disponible. Un peu plus et elle enfilerait une combinaison antibactéries. Trois secondes s'écoulent avant que la porte se referme derrière elle. «
Il faut que tu signes ceci. » Saige tend le même dossier qu'elle a tendue à sa mère, il y a quelques minutes. En se frottant le bas du visage, Caleb s'approche de Saige pour prendre possession dudit dossier qu'il doit signer. «
Pourquoi est-ce que je signerais ce truc ? » Avec une profonde inspiration, Saige s'approche du bureau, contourne celui-ci et va se positionner derrière le fauteuil présent. Fauteuil qu'elle fait bouger. «
C'est un très beau fauteuil. Je suis certaine qu'il est très confortable. Est-ce qu'il l'est, Caleb ? » Avant de prendre la parole, ce dernier s'éclaircit la voix. «
Oui.. Enfin, assez, pourquoi ? » «
Tu aimes ta position, Caleb ? » Elle le voit froncer des sourcils. «
Je suis certaine que c'est le cas. C'est un métier de rêve, pas vrai ? » Elle s'arrête, croise les mains et affiche un sourire sarcastique sur le visage. «
Et il semble que tu excelles dans la position d'adjoint du maire et il semble que ma mère t'apprécie assez.. Enfin, maintenant elle t'apprécie sauf que je ne crois pas que ce sera toujours le cas si un scandale sexuel éclate et concerne son adjoint, Caleb. » Caleb a un petit rire. «
Un scandale sexuel ? Comment est-ce que tu vas faire ça ? » Au tour de Saige d'avoir un petit rire. «
Tu vois, contrairement à ta secrétaire, je n'ai pas signé de contrat de confidentialité alors je suis libre de dire ce que je désire. Et tu sais, la jeune femme qui était dans ton bureau, il y a quelques minutes ? Jeune étudiante en médecine, elle a 20 ans. Encore mineur. Et toi, tu approches de ta quarantaine, Caleb. Et je suis certaine que ce n'est pas la première, tu aimes la chair fraîche, pas vrai ? » En regardant Caleb dans les yeux, elle voit bien qu'il fulmine intérieurement. «
Si un scandale éclate à la mairie, ta mère sera tâchée, crois-moi ! » «
Je ne crois pas Caleb. Ma pauvre mère n'est absolument pas au courant de tes petits plaisirs charnels.. Enfin, si, mais elle va prétendre le contraire. » Saige quitte l'arrière du bureau tout en attrapant un stylo au passage et s'approche de Caleb. «
Signe ces papiers, Caleb. C'est dans ton intérêt à toi et à ta femme. » De sa main, elle montre le stylo pour qu'il en prenne possession.. Ce qu'il fait deux secondes après et il signe les papiers pour finalement remettre les documents à Saige. «
Je te remercie, Caleb. Heureuse d'avoir fait affaire avec toi. » Dit-elle en s'emparant du dossier avec un énorme sourire affiché sur le visage. «
C'est toujours un plaisir, crois-moi. » Finit-elle par glisser à son oreille pour ensuite se diriger vers la sortie sans oublier son sac à main.